Ute Gerhard : Droit civil et genre en Europe de l’époque napoléonienne à la Seconde Guerre mondiale

Ute Gerhard, professeure à l’université de Francfort, présentera ses travaux sur “Droit civil et genre en Europe de l’époque napoléonienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale” dans le cadre du séminaire “Genre et droit civil” du Labex “Genre et Europe” le 12 mars 2015, de 16h à 18h, au centre Panthéon, salle 216. Son propos sera discuté par Rainer Maria Kiesow (directeur d’études à l’EHESS).

Resumé (deutsche Fassung siehe unten)

Le code civil français de 1804, premier code de son temps à faire valoir les principes de la société civile que sont la liberté, l’égalité et la garantie de la propriété, passe, en raison sa clarté systématique et de sa langue, pour un chef d’œuvre de la législation. S’il est longtemps resté important, c’est parce qu’il est resté en vigueur dans de nombreux pays d’Europe après la fin des conquêtes napoléoniennes ou qu’il a du moins servi de modèle pour les codes d’autres pays. Le succès du code civil a néanmoins généré un lourd héritage en matière de politique de rapports entre les sexes : en comparaison avec d’autres codifications et avec le Droit commun de son temps, le Code français se caractérisait, dans le droit conjugal et familial, par des règles particulièrement rigides consolidant la domination masculine qui sont, pour l’essentiel, restées en vigueur jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

La conférence se concentrera sur l’analyse de certains aspects du droits civil qui ont eu et ont encore un impact considérable sur la vie des femmes. Le regard tourné vers les lois d’autres espaces juridiques européens et sur l’histoire des mouvements féministes, Ute Gerhard cherchera à démontrer en quoi le fait d’avoir des droits constitue une condition essentielle à l’émancipation et au pouvoir d’action.

Date : 12 Mars 2015, 16h-18h

Lieu : Centre Panthéon, salle 216. 12, Place du Panthéon, 75005 Paris, RER B Luxembourg

Contact : genreeuropa@gmail.com

Blog : http://genreurope.hypotheses.org/

Deutsche Fassung:

Der französische Code civil von 1804, der als erstes Gesetzbuch seiner Zeit den Prinzipien der bürgerlichen Gesellschaft von Freiheit, Gleichheit und Garantie des Eigentums Geltung verschaffte, gilt wegen seiner klaren Systematik und Sprache als Meisterleistung der Gesetzgebungskunst. Seine nachhaltige Bedeutung liegt darin, dass er auch nach dem Ende der napoleonischen Eroberungen in vielen Ländern Europas in Kraft blieb oder zumindest anderen nationalen Gesetzbüchern als Vorbild diente. Diese Erfolgsgeschichte hatte allerdings eine geschlechtsspezifische (oder: geschlechterpolitische) Kehrseite: Im Vergleich zu den anderen Kodifikationen und dem Gemeinen Recht seiner Zeit zeichnete sich der französische Code im Ehe- und Familienrecht durch besonders rigide Regelungen zur Befestigung männlicher Herrschaft aus, die im Wesentlichen bis zum Zweiten Weltkrieg in Kraft blieben.

Der Beitrag konzentriert sich auf die Erläuterung einzelner Rechtsfragen im Zivilrecht, die m.E. die Lebenswirklichkeit der Frau entscheidend bestimmt haben und bestimmen. Mit Blick auf die Rechtsverhältnisse in anderen europäischen Rechtskreisen und vor dem Hintergrund der Geschichte der Frauenbewegungen will ich versuchen zu begründen, warum Rechte zu haben eine wesentliche Bedingung für Emanzipation und Handlungsfähigkeit ist.